Conditions

TENDINITE, TENDINOSE, ET TENDINOPATHIE

Tendinite, tendinose, tendinopathie, que des termes qui semblent faits pour nous confondre et nous faire perdre notre latin. Démystifions ensemble ces pathologies de tendons et analysons les différents types de traitements qui s’offrent à ceux qui en souffrent.

Dans le language médical, le suffixe -ite désigne l’inflammation d’une structure. Donc lorsqu’on parle de tendinite, cela fait référence à l’inflammation du tendon, cette bande de tissu qui relie les muscles aux os du corps.  Toutefois, le terme tendinite est souvent utilisé pour désigner une atteinte d’un tendon, même en absence d’inflammation. On devrait alors utiliser le terme tendinopathie, qui décrit simplement une douleur reliée à un tendon, mais dans le jargon médical, le terme tendinite est tenace. Une phase inflammatoire dure de 7 à 10 jours et elle survient généralement après avoir surchargé une structure, que ce soit un tendon, un muscle ou une articulation. Dans le cas des tendons, c’est souvent après un effort intense et inhabituel, ou dans de rares cas, lors d’une chute. On peut penser à quelqu’un qui repeint sa maison lors d’une fin de semaine, quelqu’un qui enfile ses patins de hockey après plusieurs années de pause, ou quelqu’un qui se lance dans l’apprentissage d’un nouveau sport, tel que le tennis. Le niveau d’effort étant trop grand pour ce que le tendon peut fournir, une phase inflammatoire risque de suivre accompagnée de douleur dans la région atteinte. La suite est plus complexe. Si le tendon atteint ne reprend pas ses propriétés d’origine, c’est-à-dire un réseau de fibres bien organisées qui permettent le transfert de force du muscle vers un mouvement, ce tendon peut se modifier. Parmi ces modifications on peut d’ailleurs retrouver des nodules, des calcifications et même parfois des déchirures. Le terme tendinose désigne un tendon dont les fibres sont désorganisées. Un peu comme une cicatrice peut laisser une trace sur la peau, cette désorganisation est visible lors d’un examen d’échographie.  Le tendon atteint peut, par la suite, occasionné des douleurs sans créer de phase inflammatoire. C’est pourquoi le terme tendinite est trop souvent inapproprié, alors que le terme tendinopathie est plus adéquat, car il regroupe toutes les différentes phases d’atteintes possibles au tendon.

L’irritation ou l’inflammation d’un tendon peut mener à l’inflammation des structures environnantes, par exemple une bourse sérieuse.  L’inverse est également vrai, c’est-à-dire qu’une bursite peut mener à une irritation d’un tendon.  (Nous vous invitons à lire notre texte sur les bursites).  Le terme tendinopathie inclut les structures avoisinantes du tendon, afin d’identifier une problématique globale. Par exemple, lorsqu’on parle de tendinopathie à l’épaule, cela décrit une problématique entre l’acromion (le bout de l’omoplate) et l’humérus, impliquant les tendons de la coiffe des rotateurs, ainsi que la bourse sous-acromiale.

Les principales tendinopathies sont retrouvées à l’épaule avec la coiffe des rotateurs, tel que mentionné ci-haut, au coude avec le fameux « tennis elbow », à la hanche avec le syndrome du grand trochanter, au genou avec le tendon rotulien et à la cheville avec le tendon d’Achille.

 

Quels sont les traitements possibles?

Dans un premier temps, il peut être important de reposer quelques jours l’articulation qui est affectée par la tendinopathie afin de diminuer l’irritation de cette région. Le repos n’implique généralement pas son immobilisation complète! Les conseils des phytothérapeutes, afin de doser adéquatement le repos sont importants. Lors de l’évaluation, ceux-ci pourront déterminer quels mouvements sont problématiques et devraient être limités temporairement dans votre cas. Il est important de continuer de bouger dans les limites acceptables, afin d’optimiser la vascularisation et de garder un style de vie le plus actif possible. Du repos, il en faut, mais pas trop…

Même que déjà lors d’un premier rendez-vous, ne soyez pas surpris si vous êtes appelé à débuter des exercices excentriques sans douleur.  Ces exercices sont ce qui a été démontré le plus efficace dans la prise en charge des tendinopathies. Il faut donc rapidement remettre de la charge, de façon progressive, bien sûr, sur le tendon atteint. Cela optimiser les chances de réorganisations des fibres tendineuses, et qui dit fibres organisées, dit tendon efficace.

On comprend que le mouvement doit reprendre rapidement, mais il est important d’établir un plan progressif, et de s’assurer de la qualité du mouvement, afin d’éviter que le tendon soit de nouveau irrité. Le contrôle moteur est la clé en physiothérapie pour cet aspect préventif

Que ce soit pour retrouver votre autonomie, ou votre puissance dans un sport, les physiothérapeutes ajusteront le plan de traitement en lien avec vos objectifs, pour vous permettre de guérir de cette condition.

Les traitements d’une tendinopathie vont également inclure une portion de thérapie manuelle. C’est-à-dire que les physiothérapeutes peuvent travailler avec leurs mains la mobilité de certaines articulations ou certaines tensions musculaires si des raideurs à l’évaluation sont notées. Des techniques de massage ou de relâchement myofascial peuvent être utilisées, afin de diminuer la douleur du muscle dont le tendon est atteint ou même ceux au pourtour qui peuvent compenser lors de cette pathologie et éventuellement devenir endoloris.  Des techniques à même le tendon peuvent également être pratiquées, afin d’optimiser la vascularisation de cette région et favoriser la réorganisation des fibres du tendon atteint.

La cryothérapie et la thermothérapie implique l’exposition de larticulation douloureuse au froid ou au chaud, pendant un certain laps de temps, notamment avec de la bonne vieille glace ou un sac magique chaud. Ces méthodes peuvent aider à réduire la douleur des tendinopathies.  Elles doivent surtout être utilisées dans l’objectif de commencer plus rapidement à bouger, afin de reprendre vos activités.

Vous désirez rencontrer un spécialiste?

Prendre rendez-vous