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Un problème à la mâchoire, on est là pour vous aider.
Publié par Marc-André Sarrazin — le vendredi 12 janvier, 2018
Premièrement, il faut savoir que la mâchoire, ou ATM pour articulation temporo-mandibulaire, sert de nombreuses fonctions. Évidemment, il nous vient en tête la mastication mais il y a aussi la déglutition, la digestion, la respiration et la communication. Comme le physiothérapeute est l’expert des mouvements fonctionnels, il est du devoir de celui-ci de bien comprendre les pathologies associées à l’ATM. En effet, l’ATM est une articulation similaire à celle du genou et de l’épaule. C’est à dire qu’elle a des surfaces articulaires, du cartilage, une capsule et du liquide synovial, des ligaments de même qu’un disque et tout un réseau de nerfs qui l’entoure.
Parmi les problématiques rencontrées fréquemment, outre une ATM douloureuse, on retrouve les patients qui ne réussissent plus à ouvrir assez grand et des patients dont la mâchoire bloque, soit en position de fermeture, soit en position d’ouverture.
Voici donc un résumé des approches utilisées en physiothérapie pour aider ces patients.
Les patients qui se présentent en clinique avec l’une ou l’autre de ces pathologies ont presque toujours eu par le passé des épisodes de douleur ou encore de bruits articulaires. Ces derniers se présentent donc à nous avec un ensemble de conditions sous-jacentes à leur problème actuel. Parmi ces conditions, on retrouve de nombreuses problématiques cervicales. En effet, cette région est intimement liée à l’ATM par l’anatomie, la biomécanique et la neurologie. Ainsi, un patient ayant de la douleur à l’ATM pourrait avoir de la douleur dans le cou et vice-versa. Le tout étant souvent accompagné de maux de tête.
Donc dans un premier temps, le physiothérapeute devra évaluer l’ensemble de la condition du patient et déterminer les éléments musculo-squelettiques pertinents au traitement de la pathologie. Dans les trois cas de perte de mobilité de l’ATM mentionnés plus haut voici une prise en charge type.
Une articulation qui n’ouvre plus assez grand (perte progressive de mobilité):
- Traiter la douleur par des mobilisations douces et de l’éducation pour les stratégies de gestion de la douleur.
- Traiter les dysfonctions posturales, articulaires et musculaires associées.
- Traiter la raideur spécifique à l’ATM par des techniques de relâchement myofasciale (intra et extra orales) et des mobilisations directes de l’ATM (distractions, glissements et roulements).
- Guider le patient vers des exercices pour maintenir et gagner de la mobilité par lui-même et aussi pour améliorer le contrôle du mouvement car ces patients ouvrent souvent avec des déviations de la mandibule.
- Eduquer le patient sur les activités et les postures à favoriser et/ou à éviter pour le présent et le futur.
- Parfois, plusieurs semaines de traitements peuvent être nécessaires selon l’importance de la raideur de même que du délai de consultation. Plus la raideur est installée depuis longtemps, plus le traitement pourrait être long.
Un blocage aigu en fermeture (ex : ouverture maximale de 18mm avec douleur) :
- Il est important de rapidement libérer le blocage car plus il perdure, plus il est incapacitant pour le patient.
- Des techniques de relâchement myofasciale doivent être appliquées au masseter, au temporal et aux ptérygoïdiens (par le physiothérapeute et par le patient également en auto-traitement) afin de diminuer le tonus des muscles masticateurs.
- Ensuite, des mobilisations passives plus fortes en distraction et en ouverture de l’ATM devront être appliquées rapidement.
- Suite au traitement, il est souvent utile d’appliquer de la glace car de la douleur accompagne souvent cette étape. Le dentiste ou le médecin traitant pourra prescrire une médication appropriée si la douleur est trop sévère.
- Il est aussi important de guider le patient avec des exercices et des conseils d’usage pour maintenir l’ouverture nouvellement acquise.
- Il est souvent possible de libérer ce blocage en une seule visite mais la prise en charge des problèmes sous-jacents demeure pertinente car ils sont souvent responsables du blocage.
Une articulation qui bloque en ouverture (ex : patient ne réussi plus à fermer) :
- Ce type de blocage est beaucoup plus rare et peut aussi être multifactoriel. Il peut s’agir d’un dérangement discal, d’un œdème intra-articulaire et même, dans de plus rares cas, d’une subluxation du condyle au delà de l’éminence articulaire.
- Évidemment, il faut réduire le dérangement, l’œdème ou la subluxation selon la cause et il est habituellement facile d’y remédier. Par contre, si une luxation s’avère impossible à réduire, une visite à l’urgence peut être requise.
- Par la suite, il s’agit pour le physiothérapeute de faire le même travail d’évaluation des dysfonctions associées et de traiter celles-ci comme dans les cas précédents afin d’éviter les récidives.
- La portion éducation est tout aussi importante afin de rassurer le patient et de le rendre autonome dans la gestion de cette problématique puisque ce type de blocage peut souvent devenir une source d’anxiété.
En résumé, un blocage de quelque nature qu’il soit peut être traité en physiothérapie mais il est également important de comprendre et de traiter les causes sous-jacentes. C’est pourquoi, il demeure essentiel de travailler de concert avec un dentiste spécialisé en occlusion et en ATM et d’établir une bonne communication entre professionnels.
Pour plus de précision ou si vous voulez discuter d’un cas plus spécifique, n’hésitez pas à nous joindre en visitant notre site web : www.evolutionphysio.com
Marc-André Sarrazin, Pht, FCAMPT
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